La cause de la polyarthrite rhumatoïde et son diagnostic

Le malade est curieux de la connaître la cause de la polyarthrite rhumatoïde et malheureusement, son médecin n’est pas en mesure de l’éclairer.

La cause de la maladie

Il faut bien avouer que l’on ne connaît pas encore la véritable cause de la polyarthrite rhumatoïde.

L’immensité des travaux réalisés n’a pas apporté pour l’instant de résultats définitifs.

Pour vous donner une idée de la complexité du problème, on vous propose la comparaison suivante : si d’un puzzle de 1000 pièces, nous n’en possédons que 500, nous pouvons nous faire une centaine idée de l’image complète représentée.
Nous pouvons même deviner s’il s’agit d’un portrait, de la forme d’un animal ou d’un paysage.
Eh bien, c’est un peu la même choses quant à nos connaissances sur la polyarthrite rhumatoïde.
Celles-ci sont encore fragmentaires et nous ne savons toujours pas comment relier certains éléments les uns aux autres.
Ce que nous savons pour l’instant, c’est que l’inflammation prend naissance dans la synoviale, c’est-à-dire dans la membrane qui entoure l’articulation.

Cette synoviale prolifère, s’épaissit, bourgeonne, et rouge tout à son contact : cartilages, os, capsule, ligaments ; et elle finit par détruire l’articulation.

Mais ce qu’on ignore, en fait, c’est pourquoi cette synoviale devient anormale.

C’est là, un immense problème sur lequel s’acharnent des milliers de chercheurs dans le monde entier.

s’agit-il d’un virus ? ou d’autre chose ?

Du coté du médecin : le diagnostic

Outre les renseignements que lui fournit le malade sur ses troubles et les constatations qu’il fait en l’examinant, le médecin doit s’aider d’une certain nombre d’examens que l’on appelle examens complémentaires.

Le premier demandé est une analyse de sang.

La vitesse de sédimentation

La plus importante de ces analyses est la mesure de la vitesse de sédimentation des globules du sang.

Cet examen que l’on désignera par ses initiales : V.S., est irremplaçable par sa simplicité et par les renseignements qu’il apporte.

Quelle est sa signification?

Sans entrer dans les détails, il vous faut savoir que chaque fois que dans l’organisme se produit une inflammations, le V.S. s’accélère.
Cette accélération n’est pas spéciale à l’inflammation rhumatismale.
Elle se produit aussi dans les cas d’inflammations d’autres natures, d’origine microbienne, par exemple (angine, rhume, bronchite et toutes les maladies infectieuses).
Il ne s’agit donc pas d’un moyen infaillible de diagnostic.
Pourtant, il est très intéressant de mesurer la V.S. au cours des maladies articulaires.
D’une part, elle est accélérée dans les rhumatismes de nature inflammatoire, c’est-à-dire dans les arthrites, et elle est normale au contraire dans les arthroses.
La V.S. est donc très utile pour repérer cette distinction dans les cas difficiles.
D’autre part, il existe une relation entre le degré de sévérité de l’inflammation et le degré d’accélération de la V.S.
Les chiffres mesurés périodiquement sont donc un reflet relativement fidèle des variations de la maladies.
La V.S. s’accélère, c’est-à-dire que ses chiffres augmentent lors des poussées et diminuent lors des périodes de rémission.
Cet examen devrait faire partie du bilan de tout malade, quelle que soit l’affection pour laquelle il se présente au même titre que la prise de la tension artérielle ou la recherche d’albumine dans les urines.

Les chiffres normaux de la V.S. sont :

  • inférieurs à 10 mm en 1 heures
  • inférieurs à 20 mm en 2 heures

Ces millimètres correspondent à la hauteur de plasma qui surnage au bout d’une heure et 2 heures lorsqu’on laisse sédimenter le sang dans un tube.

 

La recherche du facteur rhumatoïde

En 1948, Rose et d’autres chercheurs américains attirèrent l’attention sur un phénomène découvert 8 ans auparavant par le suédois Waaler et passé inaperçu jusque-là.

Dans le sans des malades atteints de la polyarthrite rhumatoïde, il y a une protéine spéciale que l’on a baptisée du nom de facteur rhumatoïde et qui a la capacité de fixer des éléments étrangers ou nuisibles pour l’organisme, tout comme le fait un anticorps.

De la foule de recherches tirées de  ce fait, on se bornera à dire l’essentiel :

Les réactions de détection du facteur rhumatoïde les plus utilisées sont la réaction de Waaler-Rose et le test au Latex.

Elles ont toutes deux la même signification et sont positives dans 70 à 80 % des cas de polyarthrite rhumatoïde évoluant depuis plus d’un an.

Dans la première ou les 2 premières années de la maladie, les résultats ne sont positifs que dans la moitié des cas.

Un résultat négatif ne permet donc pas d’éliminer le diagnostic et il faut refaire les réactions plus tard.

Un résultat qui demeure négatif aux contrôles successifs ne permet pas non plus d’écarter le diagnostic, puisqu’il reste 20 à 30 %  de polyarthrites authentiques où la réaction est négative ; on les appelle les polyarthrites séro-négatives.

Dans l’ensemble, elles paraissent un peu moins sévères que les autres.

Une autre réaction, le test des rosettes rhumatoïdes, mis au point en 1968 par le Pr Delbarre est notamment utile dans la mesure où il peut être positif dans les polyarthrites où les réactions précédentes sont négatives.

La radiographie

Une radiographie

Une radiographie

Il faut, bien entendu, demander les radiographies des articulations douloureuse mais elles sont presque toujours normales au début de la maladie.

Ce n’est que plus tard que des signes de destruction de l’articulation vont apparaître sur les clichés, mais il s’agit alors d’un stade déjà évolué de la maladie et elles ne font que constater et mesurer l’étendue des dégâts.

La biopsie de la synoviale

Dans certains cas, lorsque les examens précédents n’ont toujours pas permis un diagnostic précis, on peut avoir recours à la biopsie, c’est-à-dire un prélèvement d’un petit morceau de la synoviale.

Il y a 2 types de biopsie :

  • la ponction biopsie à l’aiguille
  • la biopsie chirurgicale

La ponction biopsie à l’aiguille

C’est un procédé simple qui ne demande pas l’hospitalisation du malade.

Elle ne peut être faire qu’au genou.

Récemment, on a pu la pratiquer également à la hanche.

La biopsie chirurgicale

Pour les autres articulations, le prélèvement d’un morceau de synoviale nécessite une véritable intervention chirurgicale.

Biopsie de la synoviale

Biopsie de la synoviale

Dans les 2 cas, les fragments prélevés sont envoyés au laboratoire d’Anatomie Pathologique.

Les renseignements obtenus peuvent permettre de résoudre un problème diagnostique qui, sans l’aide de cet examen resterait sans solution.

Mais il est des cas où cet examen ne permet toujours pas de savoir avec certitude s’il existe ou non une polyarthrite.

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