La spondylarthrite ankylosante

Cette maladie est bien connue des rhumatologues mais généralement totalement ignorée du public, bien qu’en France 70000 jeunes en soient atteints.

Outre ce fait qui à lui seul mériterait qu’on en parle, cette maladie a cela d’intéressant que des progrès médicaux considérables ont permis d’en modifier totalement les données et… les perspectives.

Une maladie de l’homme jeune

Dans 90 % des cas, cette maladie frappe l’homme.

Elle commence habituellement à l’adolescence ou au début de l’âge adulte entre 20 et 30 ans.

La forme « historique » : une terrible infirmité

Radiographie de la spondylarthrite ankylosante

Radiographie de la spondylarthrite ankylosante

La physionomie de la maladie a bien changé depuis 1898, date à laquelle un neurologue français, Pierre Marie, présenta 2 malheureux infirmes qui marchaient avec peine, le tronc incurvé vers le sol, incapables de se redresser, de relever la tête ou de faire le moindre mouvement.

La colonne vertébrale était entièrement soudée, les épaules ankylosées ainsi que les articulations des hanches.
Ces malheureux étaient victimes d’une maladie ankylosante qui avant d’abord ossifié tous les ligaments qui unissent les vertèbres entre elles : de telle sorte que la colonne vertébrale depuis le bassin jusqu’à la tête n’était plus q’une seule pièce osseuse entièrement rigide.
Puis l’ankylose s’était étendu vers les épaules et surtout vers les hanches qui s’étaient bloquées à leur tour.
Incapables de remuer autrement que tout d’une pièce, ils étaient comme emmurés vivants dans leur ankylose.

Le visage actuel de la spondylarthrite

Si Pierre Marie revenait aujourd’hui parmi nous, il ne reconnaîtrait plus la maladie qu’il a décrite.

En effet, lorsque celle-ci est reconnue dès son début et traitée correctement, on ne doit plus voir de telles infirmités.
Il faut, pour cela, savoir reconnaître les tout premiers signes de la maladie qui sont, pour le médecin averti, très évocateurs.

Il s’agit d’un homme jeune qui se plaint de douleur au bas des reins et dans les fesses.

Souvent, ces douleurs descendent vers la cuisse d’un côté ou des 2 côtés un peu à la façon des douleurs de sciatique.

Au premier abord, rien d’alarmant.
Ces douleurs ont l’air bien banales.
Pourtant, certaines particularités éveillent la méfiance du médecin.
D’abord, ces prétendues « sciatiques » touchent souvent les 2 membres inférieurs ensemble, ou l’un après l’autre.
D’autre part, les douleurs ne restent pas cantonnées à la région lombaire ou au territoire sciatique.
Il y a aussi des douleurs situées plus haut, dans le dos ou bien des douleurs thoraciques « intercostales » qui s’exagèrent quand les malades toussent ou respirent à fond.
Le médecin remarque aussi que les douleurs sont exagérées la nuit et le matin au réveil.

Enfin, il est frappé par leur ténacité car elles résistent aux calmants habituels.

En examinant son malade, il constate une importante raideur vertébrale qui, il est vrai, est nette surtout le matin.

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